En France, jardiner est un loisir prisé. Ainsi, les dépenses en végétaux d’ornement ont presque triplé en dix ans. Dans ce secteur en fort développement, afin de vérifier la qualité des bulbes, oignons, tubercules à fleurs et rosiers mis sur le marché, et la loyauté des allégations utilisées, la DGCCRF a mené une enquête entre avril 2021 et avril 2022. Les principales problématiques constatées concernent la qualité des bulbes et l’étiquetage des emballages.
La France compte près de vingt millions de jardiniers amateurs pour lesquels l’entretien du jardin est un plaisir. Les dépenses en végétaux d’ornement ont représenté 2,8 milliards d’euros en 2018. Pour vérifier la loyauté des pratiques dans ce secteur en plein essor, la DGCCRF a contrôlé d’une part la qualité des produits mis en vente, et d’autre part l’information délivrée aux consommateurs.
La qualité des bulbes n’est pas toujours au rendez-vous
Lors de l’enquête, menée entre avril 2021 et avril 2022, les agents de la DGCCRF ont à plusieurs reprises constaté que des bulbes proposés à la vente, notamment en fin de saison, étaient abîmés, desséchés ou moisis.
Ainsi, dans un magasin, les enquêteurs ont constaté la mise en vente de bulbes porteurs de pourriture dans des boîtes en carton contenant chacune 200 bulbes de narcisse. Prévenu, le responsable du rayon a retiré les produits en cause. Autre exemple au sein d’une enseigne de la grande distribution où, dans des sachets de bulbes de tulipes en promotion, la moitié des produits étaient mous, blessés, ou entamés par la pourriture et les moisissures. Le constat a été le même pour des bulbes de glaïeuls, enfermés dans des sachets troués entassés dans des cartons, qui présentaient des moisissures en quantité importante. D’autres contrôles ont établi le stade germinatif avancé de certains bulbes proposés à la vente.
Des surprises de couleurs et de formes lors de la floraison
Sur les 30 prélèvements analysés, 12 se sont révélés non conformes après une mise en culture (soit un taux de non-conformité de 40 %). Des écarts de couleur ou de morphologie par rapport à la présentation illustrée, une faible floraison ou, s’agissant du prélèvement de semences de fleurs, l’absence totale de capacité germinative a été constatée.
Si les bulbes d’automne (crocus, jacinthes, narcisses) ont présenté 100 % de conformité en termes d’espèce, d’homogénéité, de couleur et de morphologie, les bulbes de printemps (bégonias, cannas, dahlias, glaïeuls) ont présenté des écarts de couleurs ou de morphologie (tous les bégonias étaient non conformes ainsi que la moitié des cannas). L’un des prélèvements de cannas nains a donné, une fois en culture, un mélange de variétés naine et standard. Aucune graine n’ayant germé, un prélèvement de graines de fleurs de cosmos a été déclaré non conforme.
Étiquetage : les disparités d’affichage du calibre ne permettent pas au consommateur de comparer
Les bulbes sont souvent présentés dans des sachets fermés par une étiquette cartonnée sur laquelle figure de nombreuses informations : la nature botanique, l’origine, le visuel, les modes de plantation (distance, période, taille). Afin de vérifier la conformité des étiquetages avec la réglementation applicable, les enquêteurs ont examiné les informations fournies sur les emballages, et effectué les constatations suivantes :
- Au sein d’une même marque, la maquette de l’étiquetage est généralement standardisée quelle que soit l’espèce,
- La mention « qualité CE », obligatoire, s’est révélée souvent absente,
- Le calibre, dont la grosseur est un gage de maturité suffisante pour la germination, n’est pas indiqué de la même manière d’une marque à l’autre, voire au sein d’une même marque, ce qui rend difficile la comparaison des produits pour le consommateur,
- Certains emballages comportent des mentions du type : « Tous les coloris illustrés ne figurent pas obligatoirement dans le mélange » ou « Illustration d’une pousse végétale sans rapport direct avec la variété contenue dans ce paquet ». Ces informations doivent être facilement accessibles pour le consommateur. Dans le cas contraire, la présentation peut revêtir un caractère déloyal.
D’autres allégations déloyales ont également été constatées :
- Certains produits « origine France » étaient en fait importés (à titre d’exemple, un drapeau français figurait sur l’emballage des bulbes pré-emballés d’origine néerlandaise),
- Un étiquetage de rosiers portait la mention, selon les variétés, : « résistance aux maladies : moyenne, forte, très forte, exceptionnelle » sans aucune justification.
Le consommateur doit être informé des végétaux risquant de porter atteinte à la santé
Les investigations ont amené les enquêteurs à vérifier également le respect de l’obligation d’affichage visant l’information des acquéreurs de végétaux susceptibles de porter atteinte à la santé humaine (liste en annexe de l’arrêté du 4 septembre 2020 relatif à l’information préalable devant être délivrée aux acquéreurs de végétaux susceptibles de porter atteinte à la santé humaine). Depuis le 1er juillet 2021, un affichage à l’entrée du magasin ou en proximité des caisses est obligatoire. Dans le cas de vente à distance, l’information doit apparaître dans les conditions générales de vente.
Dans la plupart des établissements contrôlés, bien que pas toujours très visibles, les affiches officielles ont été apposées. Lors du constat de méconnaissance des textes, les enquêteurs ont informé les responsables des magasins ou des entreprises de vente à distance de cette nouvelle obligation réglementaire.
Pour lire l’article dans sa totalité : Vigilance sur la qualité et la loyauté dans le secteur des végétaux d’ornement
Source : Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, publié le 10 mai 2023
Pour en savoir plus : Informations sur les végétaux à risque pour notre santé – Ministère de la santé et de la prévention, publié le 01 juillet 2021