Dix-huit organisations réclament que l’envoi du chèque énergie reste automatique pour que tous les ménages concernés puissent en bénéficier.
Les associations agréées pour la défense des consommateurs, la Fondation Abbé Pierre, le Secours catholique, le Réseau Clerc et la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) ont uni leurs voix, mi-octobre, pour défendre le dispositif du chèque énergie. Ce dernier est versé aux ménages modestes pour les aider à payer leurs factures. Le nombre de bénéficiaires est estimé à 20 % de la population, soit 5,6 millions de ménages.
Le chèque énergie a pris la succession en 2018 des tarifs sociaux de l’énergie. Son envoi était automatique, l’administration se chargeant de dresser la liste des personnes remplissant les conditions pour en bénéficier. Mais la suppression de la taxe d’habitation, à partir du 1er janvier 2024, est venue enrayer le dispositif.
Plusieurs centaines de milliers de bénéficiaires exclus en 2024
À la suite d’une première mobilisation en début d’année, le gouvernement a mis en place une plateforme pour permettre aux personnes éligibles en 2024 de s’inscrire en ligne. « Mais seuls 3 % des nouveaux bénéficiaires potentiels l’ont obtenu à ce jour », pointent les organisations dans leur communiqué.
Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit une réforme du dispositif avec une pérennisation de la plateforme pour les nouveaux bénéficiaires. Ils seraient donc obligés de s’inscrire pour demander leur chèque. Les organisations alertent sur le fait que cela « aura pour effet d’exclure, pour non recours, un grand nombre d’entre eux ». « On risque d’assister année après année à une diminution du nombre de bénéficiaires », s’inquiète Françoise Thiebault, secrétaire générale du Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal).
Les organisations demandent qu’une solution soit trouvée pour maintenir l’attribution automatique du chèque énergie. Les associations réclament aussi la revalorisation de son montant. Il varie entre 48 et 277 € selon les ressources et la composition du foyer, avec un montant moyen de 150 €.
Des protections complémentaires pour les précaires
Le chèque énergie n’est pas seulement une aide financière. Il permet aussi de bénéficier de protections auprès des fournisseurs de gaz ou d’électricité : en cas de déménagement, le client est exonéré de frais de mise en service. En cas d’incident de paiement, il bénéficie d’un maintien de la puissance électrique pendant la trêve hivernale. En dehors de la trêve, il a droit à une puissance minimale (1 kVA) pendant 60 jours. Il est aussi dispensé de frais liés à un rejet de paiement. Ces protections sont activées par l’envoi du chèque ou d’une attestation.
Source : 60 millions de consommateurs, publié le 06 novembre 2024
Crédit image : Energie-info