Entre 2017 et 2022, plus d’un foyer français sur dix a été infesté par des punaises de lit. Contrairement à une idée reçue, leur présence ne traduit pas un manque de propreté : tout le monde peut être victime d’une infestation à son domicile. Par ailleurs, cette nuisance s’avère coûteuse pour les ménages français de métropole si l’on prend en compte la lutte et les impacts psychologiques.
L’Agence recommande d’aider financièrement certains ménages dans la prise en charge des coûts associés à l’éradication des punaises de lit. Elle recommande également aux professionnels et aux particuliers de privilégier des méthodes de lutte alternatives aux insecticides chimiques.
Des infestations en augmentation
Les punaises de lit sont de petits insectes qui se cachent le plus souvent dans les matelas et les sommiers. Elles se nourrissent de sang et piquent pendant la nuit. Elles sont transportées dans les vêtements et les bagages, lors de voyages ou de l’achat de literie, de meubles ou de vêtements de seconde main.
La recrudescence des infestations par les punaises de lit constatée ces dernières années s’explique notamment par l’essor des voyages et une résistance croissante des punaises aux insecticides.
Tous les milieux socio-économiques sont concernés
L’enquête réalisée par Ipsos pour l’Anses révèle que 11 % des foyers français ont été infestés par des punaises de lit entre 2017 et 2022. Elle montre également qu’il n’y a pas de lien entre le niveau de revenu d’un foyer et le fait d’être victime d’une infestation.
« Si tous les foyers peuvent être touchés par les punaises de lit, nous avons néanmoins pu identifier quelques facteurs qui favorisent les infestations : le fait de voyager ou de résider dans un logement partagé par exemple »
Karine Fiore, directrice adjointe de la direction Sciences Sociales, Économie et Société de l’Anses.
En revanche, le niveau de revenu est un facteur de persistance de l’infestation car la lutte peut s’avérer coûteuse, 866 € en moyenne par foyer. Au-delà du coût de la lutte, les victimes d’infestation ont parfois peur d’être stigmatisées, ce qui peut les empêcher d’en parler et de mettre en place des actions rapides pour éviter leur dispersion. Ainsi, l’Agence recommande de travailler à un mécanisme de déclaration obligatoire et à l’accompagnement des particuliers par une prise en charge financière, a fortiori pour les ménages à faibles ressources.
Un coût économique et sanitaire pour les foyers français qui excède 300 millions d’€ par an
L’Agence a également calculé le coût de la lutte à l’échelle nationale pour les seuls ménages français. Il a atteint 1,4 milliard d’euros pour la période 2017-2022, soit 230 millions d’euros par an en moyenne.
A ce coût s’ajoute le coût des conséquences sanitaires des infestations par les punaises de lit. En effet, si les punaises ne transmettent pas de maladie, leur présence peut avoir des effets psychologiques et impacter le bien-être des personnes victimes d’infestation à leur domicile.
En 2019, le coût sanitaire a représenté 83 millions d’euros pour les Français, dont 79 millions d’euros associés à une baisse de la qualité de vie, aux troubles du sommeil et aux impacts sur la santé mentale, 1 million d’euros lié aux arrêts de travail et 3 millions d’euros environ au titre des soins physiques.
Privilégier les méthodes de lutte non chimiques
Que la lutte soit réalisée par des particuliers ou des professionnels, l’Agence recommande de privilégier les méthodes non chimiques, comme le traitement par la chaleur sèche ou la congélation. Si les deux sont considérés comme efficaces, le traitement par la chaleur peut être utilisé pour traiter une pièce dans son ensemble, alors que la congélation est plus adaptée à des vêtements ou de petits objets infestés.
Le recours aux produits chimiques peut provoquer des intoxications, augmenter la résistance aux insecticides et donc réduire leur efficacité et, plus globalement, contribuer à polluer l’environnement. Toutefois, en cas de persistance de l’infestation, les professionnels de la désinsectisation pourront utiliser des produits chimiques dont l’efficacité et les risques ont été évalués dans le cadre d’une autorisation de mise sur le marché.
Avant d’appliquer un traitement quel qu’il soit, l’Anses rappelle qu’il est nécessaire de nettoyer, aspirer et ranger la pièce infestée.
Comment choisir un professionnel de la désinsectisation ?
- Assurez-vous qu’il soit labellisé “punaises de lit”. Vous pouvez retrouver la liste des entreprises labellisées sur : cs3d-expertise-punaises.fr
- Si le professionnel utilise un insecticide, celui-ci doit être en possession d’un certificat Certibiocide en cours de validité délivré par le ministère de la Transition écologique.
Source : Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ) – publié le 19 juillet 2023
En savoir plus :
- avis et le rapport de l’Anses relatifs aux punaises de lit : impacts, prévention et lutte.
- Annexe du rapport de l’Anses relatifs aux punaises de lit : impacts, prévention et lutte.
- Punaises de lit ? L’État vous accompagne – Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, publié le 26 juin 2023
- Stop punaise – Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires