Alors que les prix des livres sont encadrés par la loi, le gouvernement refuse de mettre en place un bouclier anti-inflation dans le secteur de l’édition.
Faut-il instaurer un bouclier anti-inflation dans le secteur de l’édition ? Dit autrement, faut-il permettre aux éditeurs d’abaisser temporairement les prix des livres en période de crise ? À cette idée du député Éric Ciotti (LR), le ministère de la Culture a apporté une réponse : ce n’est « pas nécessaire ».
Prix des livres : les vendeurs peuvent accorder des remises, rappelle le ministère
La raison selon le ministère ? Même si la loi du 10 août 1981 oblige les éditeurs à fixer un prix de vente pour chaque livre, ce tarif « peut être librement modifié par l’éditeur » s’il en informe « suffisamment à l’avance son réseau de vente ». De plus, les vendeurs peuvent déjà accorder des remises « dans la limite de 5 % du prix public » et même « solder les ouvrages » après un « certain délai », rappelle le ministère de la Culture dans une réponse publiée au Journal officiel de l’Assemblée nationale (page 70).
En effet, pour les livres édités depuis plus de 2 ans et dont le dernier approvisionnement date de plus de 6 mois, les vendeurs sont libres de pratiquer un prix inférieur à celui fixé par l’éditeur. Enfin, dernière explication selon le ministère désormais dirigé par Rachida Dati : « l’augmentation des prix des livres (+ 5 %) a été nettement inférieure à celle de l’ensemble des biens et des services (+ 11 %) », entre septembre 2021 et septembre 2023.
Bon à savoir : le prix de vente unique signifie que le tarif du livre est le même quel que soit le lieu d’achat, hors éventuelles remises et frais de port.
La loi permet déjà de « soutenir les librairies indépendantes »
Comme cette loi du 18 août 1981 n’empêche ni la baisse des prix des livres ni leur augmentation, le bouclier anti-inflation ne servirait donc à rien, selon eux. Par ailleurs, la législation « favorise la diversité » et permet également de « soutenir les librairies indépendantes » et « l’édition », souligne le ministère.
Car pour protéger les librairies face à la concurrence des plateformes de vente en ligne, le gouvernement a pris une mesure supplémentaire : depuis le 7 octobre 2023, les frais de livraison sont au minimum de 3 € pour chaque commande de moins de 35 € contenant 1 livre neuf (les livres d’occasion étant exclus de cette mesure).
Reste toutefois à savoir si ces hausses des frais de port ont eu un impact ou non sur les consommateurs. Pour rappel, le prix moyen des livres en papier broché et en poche s’élève à 11,49 €. De leur côté, les livres en format e-book sont moins chers : 5,66 € en moyenne, selon TypoLibris.
Le top 10 des livres les plus vendus en 2023 | |
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Classement en 2023 | Livres |
1er | Astérix – Tome 40 – L’iris blanc |
2e | Gaston – Tome 22 – Le retour de Lagaffe |
3e | Veiller sur elle de Jean-Baptiste Andrea |
4e | Jamais plus de Colleen Hoover |
5e | Kilomètre zéro : Le chemin du bonheur de Maud Ankaoua |
6e | Tant que le café est encore chaud de Toshikazu Kawaguchi |
7e | Sur la dalle de Fred Vargas |
8e | Il nous restera ça de Virginie Grimaldi |
9e | Les Douleurs fantômes de Mélissa Da Costa |
10e | Les années glorieuses : Le Grand Monde de Pierre Lemaitre |
Source : DemarchesAdministratives.fr, publié le 16 janvier 2024