A partir du 1er juillet, l’étiquette des pots de miels mélangés conditionnés en France devra mentionner tous les pays d’origine, par ordre d’importance.
Fini l’opacité sur l’origine du miel ! Un décret publié le 6 avril au Journal officiel renforce l’information donnée au consommateur à compter du 1er juillet prochain.
Il prévoit une obligation, pour les mélanges de miels conditionnés en France, d’indiquer sur l’étiquette le nom des pays d’origine, « par ordre pondéral décroissant ». Autrement dit, si vous achetez un miel « mélangé », il devra par exemple être mentionné sur l’étiquette « 70 % de miel d’Espagne, 20 % de miel de France, 10 % de miel d’Allemagne ». Par ailleurs, les miels conditionnés en dehors du territoire national pourront faire référence à une origine UE et/ou non UE. En pratique, les apiculteurs ont jusqu’au 31 décembre 2022 pour écouler les produits étiquetés avant le 1er juillet 2022.
Cette mesure vers une plus grande transparence a été saluée par les apiculteurs et les associations de consommateurs. « C’est une grande victoire pour l’Unaf, qui se bat avec opiniâtreté depuis 2018, au côté de ses partenaires de l’UFC-Que Choisir, de la FFAP et avec l’appui de nombreux parlementaires pour mettre fin à l’opacité de l’origine des miels issus de mélange », a déclaré l’Union nationale des apiculteurs de France (Unaf) dans un communiqué.
Plus de 70 % du miel consommé en France est importé
Aujourd’hui, plus de 70 % du miel consommé en France est importé, principalement d’Espagne, d’Ukraine, d’Argentine, d’Allemagne et de Chine, selon FranceAgriMer, l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer. Or, si l’Union européenne oblige de mentionner le pays d’origine sur l’étiquette, cette obligation ne s’applique pas en cas de pluralité des origines. Résultat, les pots se contentent d’afficher des formulations vagues comme « Mélange de miels originaires de l’UE », « Mélange de miels non originaires de l’UE » ou « Mélange de miels originaires et non originaires de l’UE ». Un manque de traçabilité qui facilite les fraudes.
« Grâce à ce décret, le consommateur et les producteurs français disposent désormais d’un étiquetage plus transparent des miels d’importation – qui permettra sans aucun doute une meilleure valorisation du terroir et du savoir-faire français », estime l’Unaf. « Face aux soupçons de fraudes importants sur certaines origines de miel, les miels de France sont, en effet, plus que jamais plébiscités pour leur qualité et leur diversité », poursuit l’association.
Reste que les miels mélangés conditionnés hors de France pourront toujours afficher les formulations « Mélange de miels originaires de l’UE », « Mélange de miels non originaires de l’UE » ou « Mélange de miels originaires et non originaires de l’UE ». Face à cette concurrence déloyale, le président de l’Unaf, Christian Pons, compte maintenant « sur le gouvernement pour porter une évolution semblable de la réglementation au niveau européen ».
Comment distinguer le miel naturel du faux miel ?
Le miel naturel est plébiscité pour ses nombreux bienfaits sur la santé. Malheureusement, les faux miels transformés à base de sirop de glucose ou de maïs, contenant de l’amidon ou des colorants, ont envahi les rayons des supermarchés. Quelques astuces peuvent, toutefois, vous aider à reconnaître le vrai miel :
- la liste des ingrédients ne doit mentionner que 100 % de miel brut, cru ou naturel ou mélange de miels extrait à froid (sans chauffage ni pasteurisation). « Si d’autres ingrédients sont indiqués (arômes, conservateurs, sucre ou sirop de glucose), ce n’est pas un vrai miel », indique le site Futura-sciences.com ;
- la cristallisation du miel – un processus naturel – doit s’effectuer de manière homogène et compacte. Un faux miel reste liquide ou cristallise de façon inégale ;
- le miel brut ne se dissout pas immédiatement dans l’eau, mais se dépose au fond de la tasse, tandis que le faux miel se dissout rapidement. De même, le miel naturel déposé sur une tranche de pain n’est pas absorbé et sèche au bout de quelques minutes, alors que le faux miel imprègne la mie ;
- le miel brut caramélise rapidement à la chaleur, tandis que l’ersatz de miel se transforme lentement en mousse ou en caramel ;
- le miel naturel peut comporter quelques impuretés (particules de pollen, propolis, cire, etc.) et sa couleur peut varier d’un pot à l’autre. Un miel à base de sirop de sucre présente, lui, une texture parfaitement lisse et homogène et sa couleur est obtenue à partir de colorants ;
- le goût du vrai miel se dissipe après quelques minutes et est altéré par la chaleur et le refroidissement. A l’inverse, le goût du faux miel reste longtemps en bouche en raison de la forte présence de sucre et d’éventuels arômes ajoutés ;
- le miel brut étalé sur une serviette en coton ne tâche pas, à l’inverse du faux miel.
Source : Dossier Familial, publié le 22 avril 2022
Textes et références : Décret n° 2022-482 du 4 avril 2022 relatif au miel
Pour en savoir plus : Le guide du miel : découvrir le miel et ses secrets