Adeptes d’huile d’olive, les Français en consomment près de 110 000 tonnes chaque année. Cette demande croissante s’accompagne de nombreuses fraudes concernant les appellations et l’étiquetage selon les dernières enquêtes de la DGCCRF. On vous explique comment s’y retrouver dans les rayons.
Huile d’olive : quelle réglementation ?
Pour être commercialisée en France, l’huile d’olive, quelle que soit son origine de production, doit répondre à des obligations issues de réglementations européennes [758 Ko] qui garantissent aux consommateurs sa qualité et assurent sa traçabilité. Cette réglementation est aussi importante afin de garantir aux acteurs de la filière oléicole une concurrence loyale sur le marché.
Pour respecter ces réglementations, certaines mentions sont obligatoires pour qualifier le produit commercialisé :
- Mention relative à la qualité de l’huile (« vierge extra », « vierge », etc.)
- Mention relative à l’origine de l’huile (lieu de récolte et d’extraction)
Comment déchiffrer les mentions obligatoires sur les étiquettes ?
Se renseigner sur la qualité
S’agissant de la qualité de l’huile, la réglementation définit les mentions relatives au goût et à l’odeur de l’huile d’olive vierge ou vierge extra. Ces appellations sont régies par le règlement 2568/91 de la Commission du 11 juillet 1991 modifié relatif aux caractéristiques des huiles d’olive et des huiles de grignons d’olive ainsi qu’aux méthodes d’analyse de ces dernières. Trois appellations sont en vigueur pour déterminer la qualité d’une huile d’olive :
- l’huile d’olive « vierge extra » (HOVE), une huile d’olive de catégorie supérieure obtenue directement des olives, uniquement par des procédés mécaniques et exempte de défaut
- l’huile d’olive « vierge » (HOV) obtenue directement des olives, uniquement par des procédés mécaniques, de bonne qualité mais qui peut présenter quelques légers défauts
- l’huile de grignons d’olive issue de peaux, de résidus de pulpe et de fragments des noyaux d’olive
- l’huile d’olive courante sans mentions HOVE ou HOV composée d’huiles d’olive raffinées et d’huile d’olive vierge.
En prêtant attention aux étiquettes des huiles d’olive, il est possible de voir d’autres appellations qui sortent de ce cadre : « qualité or », « huile de caractère », « naturellement sans gluten » etc. Ces mentions sont considérées comme trompeuses de la part de la DGCCRF en ce qu’elles prêtent au produit des qualités qui ne sont pas définies par des normes précises contrairement aux appellations réglementaires.
Se renseigner sur l’origine
L’origine de l’huile d’olive est définie par le lieu de la récolte des olives et le lieu d’extraction de l’huile. La réglementation européenne impose la mention de l’origine sur les huiles d’olive vierges ou vierges extra en vente au sein de l’Union européenne.La mention de l’origine indique soit le pays d’origine, par exemple « Origine France, Origine Espagne », soit l’appellation d’origine protégée AOP, le cas échéant. Pour une huile issue d’un ou de plusieurs pays de l’Union européenne c’est la mention « Origine UE » qui sera indiquée.
Les autres mentions sur l’huile d’olive
La mention AOP
Créée en 1992, à l’initiative de la France, l’appellation d’origine protégée (AOP) est régie par le règlement (UE) n°1151/2012 du 21 novembre 2012. Ce dispositif européen est ouvert aux produits des pays tiers. L’AOP garantit un lien très fort du produit avec son terroir. La qualité résulte exclusivement du milieu naturel et du savoir-faire local.
Les sept AOP françaises en huile d’olive
- huile d’olive de Nyons,
- huile d’olive de la vallée des Baux-de-Provence,
- huile d’olive d’Aix-en-Provence,
- huile d’olive de Haute-Provence,
- huile d’olive de Nice,
- huile de Corse (Oliu di Corsica),
- huile d’olive de Nîmes.
La marque Agriculture biologique (AB)
À noter : À toutes les mentions présentées peut s’ajouter la marque (AB), certification contrôlée en France par l’Agence bio sous tutelle du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Elle permet d’identifier une huile d’olive à plus de 95% bio.
Comment contrôle-t-on la conformité d’une huile d’olive ?
L’enquête 2020 de la DGCCRF révèle que plus d’un tiers des 180 établissements contrôlés présentaient des anomalies. 48% des huiles d’olive prélevées ont été déclarées non conformes au terme des analyses effectuées. Depuis plusieurs années, la direction maintient une pression de contrôle forte sur le marché des huiles d’olive commercialisées en France, en contrôlant leur qualité et leur étiquetage. Pour s’assurer que les huiles d’olive commercialisées possèdent les caractéristiques préconisées par la réglementation, un jury de dégustateurs agréé par le Comité oléicole international (COI), détecte, identifie et évalue les défauts susceptibles d’être présents dans une huile d’olive pouvant entraîner son déclassement.
Cet examen consiste à déterminer, par dégustation, la catégorie des huiles en fonction de leur fruité et de leurs éventuels défauts. Les huiles « vierge extra » sont sans défaut, les huiles vierges tolèrent des défauts inférieurs à 3,5/10 accompagnés de fruité. En l’absence de fruité ou si les défauts sont supérieurs à 3,5/10, l’huile deviendra « lampante », non commercialisable en l’état.
Source : Bercy Infos – Consommation, publié le 07 septembre 2022
Pour en savoir plus :
- Le contrôle des huiles d’olive – DGCCRF, publié le 29 janvier 2015
- Des fraudes récurrentes relevées sur les huiles d’olive – DGCCRF, publié le 01 août 2022