À quelles conditions les ménages peuvent-ils consommer de manière responsable pour préserver l’environnement ? Quel rôle jouent les labels de qualité environnementale ?
Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) a publié, début septembre 2024, les résultats d’une étude visant à apprécier les marges de manœuvre des ménages pour que leur consommation ait moins d’effets négatifs sur l’environnement.
L’étude a été menée conjointement par le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) et l’Agence de la transition écologique (Ademe) selon la méthode des « budgets de référence ».
En quoi consiste la méthode des « budgets de référence » ?
Il s’agit de définir des paniers de biens et services nécessaires pour vivre décemment. Pour chaque bien ou service (logement, transport, alimentation, habillement, équipement, hygiène…), l’étude détermine s’il existe une alternative ayant moins de conséquence sur l’environnement et la plus proche possible en termes de comportement de consommation et de parcours d’achat. Elle quantifie ensuite son effet sur le budget des ménages.
Des alternatives limitées
Pour trouver des alternatives de consommation moins préjudiciables à l’environnement, l’Ademe a sélectionné des labels environnementaux. Elle se base aussi sur les recommandations du guide Topten, pour l’indice de réparabilité et/ou l’étiquette énergie pour les produits d’équipement.
D’après l’étude, la possibilité d’identifier des alternatives environnementalement moins impactantes à pratiques de consommation inchangées est au mieux modérée, voire faible selon les postes de consommation.
Seul le poste alimentation permet de remplacer de manière importante les produits qui composent le panier par des alternatives ayant moins d’effets sur l’environnement : pour chaque produit, il existe un équivalent issu de l’agriculture biologique mais à un coût plus élevé.
Pour certains postes de dépenses (équipement, hygiène ou habillement en particulier), la recherche d’alternatives, lorsqu’elles existent, nécessite une connaissance approfondie des labels et de leur fiabilité sur le plan environnemental pour effectuer un choix réellement éclairé.
L’impact en termes de coût
« Quelle que soit la configuration de ménages ou le territoire, le budget environnementalement moins impactant est plus élevé que sa version initiale. » souligne l’étude. Par exemple, pour les produits du poste alimentation, les prix sont de 60% à 80% plus élevés.
Le surcoût, généralisé à l’ensemble du panier de biens et services, ne serait pas soutenable par une grande partie de la population.
D’après l’étude, une transition écologique atteignable et juste nécessite des alternatives plus accessibles sur le plan budgétaire.
Source : Vie publique, publié le 19 septembre 2024