181 millions de déplacements locaux sont réalisés chaque jour par les Français ! Soit plus d’une heure quotidienne en moyenne. Mais comment nous déplaçons-nous ? La voiture reste-t-elle le mode de mobilité privilégié ? Les autres modes de transport arrivent-ils à convaincre de nouveaux adeptes ? État des lieux de nos déplacements.
Toujours plus mobiles, les Français !
En 1960, les Français effectuaient en moyenne près de 15 kilomètres par jour, et plus de la moitié de ces trajets étaient réalisés en voiture. Vingt ans plus tard, en 1980, on est passés à… plus de 35 kilomètres quotidiens, dont plus de 71 % en automobile. Cette croissance des distances de déplacements n’a cessé depuis, pour atteindre, en 2019, près de 52 kilomètres par jour avec une part toujours prédominante pour la voiture (64 %) et une part importante prise par l’avion. Le temps de déplacement, quant à lui, reste quasi identique, et rend d’autant plus grande notre dépendance aux modes de transports rapides comme la voiture.
L’automobile fait la course en tête
Pour se rendre à leur travail, les Français utilisent majoritairement la voiture (74 %), et cette part peut monter jusqu’à 90 % dès lors qu’on se situe en dehors des centres urbains et de leurs zones d’attraction. Une domination qui ne s’explique pas que par la distance, quand on sait que près de la moitié des actifs résidant à moins d’un kilomètre de leur lieu de travail utilisent leur voiture pour s’y rendre…
Marche et vélo : des réalités contrastées
Si les Français se déplacent beaucoup moins à pied qu’il y a 40 ans (23,7 % des déplacements en 2019, contre 34,1 % en 1982), on assiste cependant à une légère remontée depuis dix ans (+ 1,5 point entre 2008 et 2019). Le vélo reste stable entre 2008 et 2019 (2,7 %), quand il représentait 4,5 % des déplacements en 1982. Il est privilégié dans les communes dotées d’infrastructures cyclables et quand la météo est clémente : les Français pédalent 2,3 fois moins en hiver. La marche comme le vélo sont utilisés pour des trajets courts : 1 kilomètre en moyenne pour la première et 3,4 kilomètres pour le second.
De l’influence des revenus sur sa mobilité
Plus on est riche, plus on possède de voitures : les ménages les plus aisés sont deux fois plus motorisés que les ménages les plus pauvres. Ils parcourent également 2,5 fois plus de kilomètres en voiture : 17 000 kilomètres par an pour 40 % des ménages les plus riches et 6 700 kilomètres pour les 10 % les moins fortunés. Et ils vont plus loin : en moyenne 10 kilomètres par trajet contre 5,4 kilomètres.
Mobilité des villes et mobilité des champs
Dans les espaces ruraux, où vit un tiers de la population, la voiture est le mode utilisé pour 4 déplacements sur 5, ce qui explique que les habitants de ces communes génèrent 48 % des émissions de GES de la mobilité locale. Dans les agglomérations moyennes (de 20 000 à 100 000 habitants), la marche progresse de presque 3 points, alors que dans les plus grandes, l’usage des transports en commun augmente. En effet, dans les zones urbaines denses, les alternatives à la voiture individuelle sont plus nombreuses. Dans l’agglomération parisienne, par exemple, la marche est le mode de déplacement le plus utilisé (38 %, + 4 points depuis 2008) et les transports en commun représentent un quart des déplacements.
Des générations futures conduites en voiture ?
Si les crèches et les établissements scolaires se trouvent en majorité à moins de 2 kilomètres du domicile familial, on constate que la voiture est largement utilisée par les accompagnants : dans 70 % des cas, « au moins de temps en temps » et dans 47 %, « le plus souvent ». Elle devance la marche, que les parents pratiquent « au moins de temps en temps » (à 61 %).
Source : ADEME Magazine – Octobre 2024
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